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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 17:26

 

Salut !

mon dernier article :

Inscrire l'anti-colonialisme dans la constitution

est accessible sur Médiapart

http://blogs.mediapart.fr/blog/hksaltimbank/181113/inscrire-lanti-colonialisme-dans-la-constitution

 

à tantôt

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 11:33

 

Il y a 26 ans jour pour jour, fut assassiné Thomas Sankara, Président du Burkina Faso. Je voudrais rendre simplement hommage à celui que je considère pour ma part comme le plus grand dirigeant africain de tous les temps. Ce classement est très subjectif, c'est vrai, je suis un adepte invétéré de Thomas Sankara.

 

Il fut assassiné lors d'un coup d'état maquillé organisé par celui qu'il considérait comme "son frère", son compagnon d'arme et de révolution : Blaise Campaoré, qui prit donc sa succession et qui est toujours en fonction aujourd'hui. Il fut assassiné, il faut le rappeler, avec la complicité des dirigeants français de l'époque, et de quelques autres dirigeants africains. Pourquoi ?

 

Je vous invite, si vous avez quelques minutes, à regarder cette vidéo nous faisant revivre le discours mémorabble de Thomas Sankara sur la dette africiane ( au sommet D'Addis Abéba). Ce discours, cette pensée, cette force, en n'oubliant certainement pas  la performance d'orateur, je pourrais presque dire d'homme de scène,  c'est juste un régal ! un récital ! une démonstration qu'on voudrait ponctuer d'un CQFD ! 

 

En voyant cette vidéo, on comprend qui était Thomas Sankara : intelligent, frondeur, charmeur, drôle, indépendant, follement inconsicent aussi... On ne peut s'empêcher de prenser que c'est peut-être ce jour-là, suite à ce discours, que fut prise la décision d'en finir avec lui. Tout comme je ne peux m'empêcher de penser à cette célèbre phrase de Bob Marley dans Redemption Song : "How long shall they kill our prophets, while we stand aside and look ?".

 

Oui ! parce qu'il y avait quelque chose de prophétique chez Sankara, pas au sens religieux du terme bien sûr, mais au sens "révolutionnaire tiers-mondiste indépendantiste" :  Militaire pronant le désarmament, iconoclaste forcené, obstinément féministe, Thomas Sankara était un OVNI, un être et un dirigeant unique, improbable, fou, génial !!!

 


 

 

Ce coup d'éclat de Thomas Sankara n'était pas le premier, il y en eut beaucoup d'autres, notamment, cette flèche décochée au Président Mitterrand, en sa présence, en pleine conférence de presse, pour avoir accueilli sur le sol français des leaders Afrikaners !

 

 


 

 

 

Un peu comme ce vers de Louis Aragon dans l'affiche rouge, Thomas Sankara était "amoureux de vivre à en mourir". Quelques jours avant sa mort, alors qu'il savait que quelque chose se préparait contre lui, il disait préférer tomber plutôt qu'être celui qui ferait couler le sang des siens dans sa propre maison.

 

Le mercredi 7 octobre 1987, lors d'un de ses derniers conseils des ministres, le président Sankara distribua une copie de la lettre de Ché Guévara adressé à son ami Fidèle Castro avant de quitter l’île de Cuba. Un passage de la lettre dit ceci : « Je m’en vais. Je sais que je laisse ma femme et mes enfants. La révolution établie à Cuba s’occupera de ma femme et de mes enfants ». Un ministre demanda au Président Sankara ce que signifiait cette lettre. Il lui répondit :  « Comprenne qui pourra »

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 16:53

 

 

 

Bonjour, je suis un ami de HK. Il m'a envoyé un mail hier soir tard dans la nuit me donnant les codes de son blog et me demandant de publier, pour lui, son dernier texte. Depuis ce matin j'essaie de le joindre sans succès... En tout cas, voilà le texte en question.

 

 

 

CEUX QUI SAVENT ( HK - 03 juillet 2013 )

 

" Il y a quelques temps, nous étions, avec le groupe HK et les saltimbanks, invités à un grand rassemblement militant et festif. Nous devions nous y produire en fin d'après-midi. J'arrive donc sur les lieux quelques heures avant pour pouvoir procéder aux répétitions générales et autres réglages techniques; Mais aussi pour « prendre la température » comme on dit, m'imprégner de l'ambiance.

 

Et donc, alors que je me promène tranquillement dans les allées de ce rassemblement, un jeune homme d'une bonne vingtaine d'années m'interpelle : « Salut HK, respect !!! ». Puis, s'approchant de moi, il me chuchote ces quelques mots : « 

- J'ai bien lu tes textes, et je sais qu'tu sais

- Tu sais qu'je sais ?

- Yep ( accompagné d'un clin d'oeil complice )

- Et je sais quoi ?

- Ben tu sais, les illuminatis, tout ça... »

 

Le gars m'avait l'air bien allumé, et très très haut perché. À vrai dire, j'aimais ça ! Je l'invitais donc à me rafraichir la mémoire vu que j'étais censé savoir : « 

- les illuminatis, tout ça !? Vas-y, dis m'en plus, ça m'intéresse

- ( se fâchant un instant ) Hey, fais pas l'innocent ! ( puis dans un grand sourire ) t'es vraiment un comique toi !!!

- C'est un peu mon métier en même temps ».

 

Voilà que, d'un coup, il se met à parler silencieusement comme si nous étions écoutés, me demandant de lire sur ses lèvres. Et donc, en me montrant son téléphone, il semble me dire : « on peut en parler si tu veux, mais attention ! ». Le voilà aussitôt qui enlève la batterie de son téléphone m'invitant à en faire de même.

 

Là, il commençait à m'inquiéter un peu; Mais il faut croire que je me plaisais en sa compagnie, puisque j'ai fini par faire ce qu'il me demandait. Et hop, le téléphone dans la main droite, la batterie dans la main gauche. Soulagé, il se remet à parler à voix haute, et s'envole dans un long monologue sur la théorie du complot planétaire. Tout y passe : le 11 septembre, la famille Rockfeller et le célèbre secret du CFR, le nouvel ordre mondial, la lune, Roswell, la mort de Coluche, Khadafi... tomates, salades, oignon, sauce au poivre : la totale ! Et ce, pendant plus de vingt minutes, sans avoir eu l'air de reprendre sa respiration un seul instant.

 

Bon, il y avait beaucoup d'informations, et je vous avoue avoir de temps en temps perdu le fil, mais en gros, si j'ai bien tout compris, et si j'ai bien tout retenu : D'un côté, il y a "nous" et de l'autre, il y a "eux". "Nous", pauvres naïfs, nous vivons en pensant être libres, mais en vérité, "eux" ont déjà tout prévu, tout calculé, tout pensé. et "vous" ne pouvez pas savoir à quel point, "ils" ont pris le contrôle sur "nous".

 

à un moment, quand même, j'ai fini par l'interrompre : "

- Ok, ok. mais dis moi juste, c'est qui "eux".

- Ben c'est eux, t'es con ou quoi !? Técoutes rien de ce que je te dis depuis tout à l'heure

- Ok, ok. Mais nous, c'est qui ? c'est toi et moi ?

- Tu me cherches là !?

- Non, non, j'essaie de comprendre

- "Nous", c'est ceux qui savent ».

 

"Nous, c'est ceux qui savent" !!!  À ce moment précis de l'histoire, je me permets un petit aparté. Quand j'étais au lycée, j'avais un pote dingue de cinoche. Il connaissait tous les films, du plus gros succès au plus confidentiel des films d'auteur, du plus grand chef d'œuvre au plus gros navet, tous les acteurs, toutes les phrases cultes. Et souvent, en pleine discussion, il lui arrivait de nous répondre en utilisant une de ces répliques célèbres. Je me souviens que soucieux d' utiliser ses compétences à des fins expérimentales, on lui demandait si il n'avait pas deux, trois petites répliques sympa pour draguer les nanas. Il nous sortait des phrases du genre : "rendez-vous dans mes rêves" ( Denzel Washington dans USS Alabama ). Ou encore, prenant la voix de Gabin : "t'as d'beaux yeux, tu sais". Il était tellement fort mon pote qu'il arrivait à nous sortir des répliques de films pas encore sortis au cinoche? Du genre : " je déteste te voir t'en aller; mais j'adore te regarder partir". ( Nicolas Cage, dans "Volte-Face"). Il classait ses répliques dans différentes cases, et il nous précisait à chaque fois : "bon, celle-là, c'est pour une première rencontre"; "celle-là, c'est que pour les grandes occasions". Et il avait une case "réplique fatale", "mariage direct". Dans cette case, il y avait : "Est-ce que t'as quelque chose de prévu pour les 50 prochaines années ?". Je ne sais plus si cette réplique vient de "autant en emporte le vent" ou de "Rocky 2". En fait si, je me souviens très bien, c'est la célèbre déclaration d'amour à Adrian ! Enfin, voilà. Notre pote, c'était un peu, d'une certaine manière, notre Cyrano à nous. En version lascarde et roubaisienne, certes, mais y avait un peu de ça. Il nous soufflait quoi dire à nos amours non réciproques. Bon, pour être honnête, ça ne marchait pas vraiment. Ou plutôt, ça ne marchait vraiment pas. Mais ça m'aura au moins fait écrire une chanson. C'est cette histoire de dragueur raté qui m'a inspiré la chanson "Dégage", où je reprends d'ailleurs la célèbre réplique de Rocky ;-)

 

Bref, je vous raconte tout ça, parce que cette réponse que m'a faite Conspiration-man : "Nous, c'est ceux qui savent"; j'en suis sûr, il a dû la ressortir d'un film. En tout cas, quand il a prononcé cette phrase, j'ai de suite repensé à mon vieux pote.

 

Bref, pendant que je me replongeais dans mes souvenirs d'adolescence, le mec continuait à me parler de "nous". J'ai donc raté quelques épisodes, mais je crois que je me suis réveillé au bon moment : Juste quand il commençait à me dire qu'on était jamais allé sur la lune, que les images qu'on a tous vu à la télé, avaient été tournées par Stanley Kubrick à la demande de la NASA… Il y croyait, il était à fond dans son truc, il avait une bonne présence, la voix portait bien… Un peu à la façon du jury de The Voice ou de la nouvelle Star, j'avais envie de le revoir en deuxième semaine, de lui faire faire un ptit Battle avec Bernard Henri Levy, juste comme ça pour voir.

 

Ça me faisait un peu rire, mais je voyais bien que ça lui tenait vraiment à cœur de partager tout ça avec moi. Il se mettait la pression, il commençait à se crisper. Alors, pour l'aider, je me suis risqué à un petit trait d'humour, pour détendre l'atmosphère : "mais si nous ne sommes jamais allés sur la lune, peut-être que « eux » y sont allés !?"

 

Silence... Puis, au bout de 20 bonnes secondes, voilà qu'il me répond d'un coup : « c'est pas con c'que tu dis ! T'as ptete raison, ça s'tient. T'as lu ça sur quel site ? ». Il ne semblait pas trop comprendre mon humour, donc je n'ai pas osé lui dire qu'à mon avis le seul homme sur terre capable de marcher sur la lune c'était « Michael Jackson » (RIP) ! Et, en marche arrière s'il vous plaît !

 

Je lui ai quand même posé la seule question qui, selon moi, valait le coup d'être posée : «  Dis moi, ça n'a rien à voir, mais, est -ce que tu penses que Michael Jackson est vraiment mort ? ». Et oui, on a chacun nos centres d'intérêt, que voulez-vous !

 

Il me répondait, sûr de lui : « 

- Michael Jackson est un alien ! Tout comme Ben Laden d'ailleurs ! Tu veux que je te dises deux, trois trucs sur Roswell ???

- Euh... non merci. Vaut mieux pas que j'en sache trop, sinon « eux » vont s'occuper de « moi », et tu sais qu'ils font pas dans la dentelle...

- C'est clair ! T'as raison de te méfier. Ils sont partout. D'ailleurs, ils sont là aujourd'hui, tu sais ?

- Ben oui, je sais bien, c'est pour ça, faut pas trop qu'on parle, je dois y aller, là".

 

En plus, soit dit entre nous, vous qui me lisez… Je ne sais pas qui vous êtes. Parmi vous, c'est mathématiques, il y en a de chez "eux". Alors, je dois rester prudent. Vous voyez, là, je me rends compte que je commence à penser comme "lui". D'ailleurs c'est avec la même prudence et dans l'idée de préserver ma santé mentale que je m'empressais de "le" quitter, tout en finesse, discrètement, sur la pointe des pieds. Mais le voilà qu'il me rattrape par le bras : "

 

- On n'a pas parlé du 11 septembre !

- Ah non pas le 11 septembre !!! S'il te plaît

- Allez, juste un mot

- Non, non, pitié !!!

- Ok ok... D'accord, t'as raison, vaut mieux pas en parler, c'est trop risqué. Mais une dernière chose. T'es au courant pour le projet de puces électroniques qu'ils veulent nous greffer sous la peau ?

- Euh... oui bien sûr ( je ne voulais pas trop le contrarier. J'essayais de l'amadouer pour qu'il lâche mon bras et que je puisse m'évader )

- Ouais, eh bien tu sais que dans 20 ans, peut-être 10, on aura tous une puce dans notre corps.

- Ah ouais !? Enfin, je voulais dire « Ah ouais !!! ».

Le voilà reparti dans un long monologue ( me tenant par la manche ) : « Et donc comme ça, « ils » pourront tout savoir sur « nous ». Ce qu'on fait, où on va, à qui on parle, tout ça quoi... C'est l'étape ultime ! Le contrôle sur tous les être humains. Tu connais l'histoire du Docteur qui a réussi à prouver qu'on pouvait inoculer à un être humain un virus informatique, t'imagines le truc ??? Parce que pour « eux », y a trop d'être humains sur la planète, alors va falloir créer une épidémie, un peu comme ils ont fait en Afrique avec le SIDA; mais au stade mondial et par le biais de ces puces de radio-identification. Tu me suis ? le virus H1N1, et la vaccination obligatoire, c'était un test ! Tu me suis ??? »

 

Il m'a foutu les jetons ce con !!! Je commençais à scruter autour de moi, tous ces gens qui me regardaient d'un air étrange. Pouvais-je avoir confiance en « eux » ? Et, cette tâche sur mon avant-bras gauche, apparue sur mystérieusement il y a quelques semaines, ne serait-elle pas une de ces puces électroniques ? Ça commençait à me démanger de partout... Je comprenais dès lors qu'il valait mieux pour ma survie intellectuelle, mentale, et dermatologique que je mette un terme à cette discussion dans les plus brefs délais.

 

« 

- Ok, ok. Je vois ! Allez salut !

- Ouais mais qu'est ce qu'on fait ?

- Qui « on » ?

- Ben « nous »

- Euh... Eh bien, je crois qu'y a rien à faire ! ils sont trop forts !

- ( le mec déçu )Ah non, pas toi ! J'pensais qu't'étais un vrai ! Que tu lâchais rien, wallou !!! Allez, promets moi que tu va en faire une chanson

- Euh, c'est dur de faire une chanson, tu sais, des fois on veut, mais l'inspiration vient pas.

- Arrète de déconner ! Là, y a d'quoi dire quand même ! Si tu veux, j'peux t'écrire quelques idées pour que tu les mettes en formes. Ok ???

- Ok, J'essaierai !

- Tu me le promets ?

- J'te donne ma parole !

- ( me lâchant enfin et me présentant sa main grande ouverte ) Vas-y, check !"

 

Ouf, enfin libre. Pour être sûr qu'il ne me rattrappe pas, je prétextais un rendez-vous urgent et je me mettais à courir aussi vite que je pouvais. Et, m'éloignant de lui et de son complot planétaire, je l' entendais me faire une ultime recommandation "Et attention ! je te suis."

 

Eh merde ! Je pensais m'en être débarrassé pour de bon, mais il a eu mon adresse mail et mon numéro de téléphone, je ne sais pas comment. Pendant des semaines, je recevais, chaque jour, des messages « de la plus haute importance », des trucs « top secret », des documents « ultra-confidentiels », des « scoops historiques »... Sans compter les relances sur la chanson que je lui avais promise...

 

L'autre jour, j'ai fini par lui envoyer un bout de texte bidon pour qu'il me lâche enfin la grappe avec tout ça, en lui disant que ça ne venait pas, que je n'avais réussi à pondre que ces quelques phrases débiles :

 

« Michael Jackson n'est pas mort

Il est parti marcher sur la Lune

Ben Laden non plus n'est pas mort

Ben Laden est un Alien »

 

Il m'a répondu un mail de 12 pages me signifiant qu'il trouvait ça génial et vachement courageux de ma part, en développant une analyse approfondie de mon texte, documents à l'appui. Depuis ce dernier mail, je n'ai bizarrement plus jamais entendu parler de lui...

 

Je sais très bien ce que « lui » penserait d'une telle disparition aussi mystérieuse que soudaine. Il me dirait que le jeune homme ne donne plus signe de vie parce qu'ils ont mis la main sur lui; parce qu'ils savaient qu'il savait.

 

Ne me demandez pas pourquoi, mais toutes ces conneries, ça a fini par trotter en moi, et un soir d'ennui, squattant derrière l'écran de mon ordi, j'ai commencé à cliquer sur certains liens qu'il m'avait envoyé. J'ai lu quelques textes, maté quelques vidéos, visité quelques forums. Au début, ça m'amusait, et puis j'ai commencé à me prendre au jeu. Les quelques minutes se sont vite transformées en poignées d'heures, en nuits entières, à rebondir de lien en lien, de lianes en lianes, trouvant toujours une branche à laquelle m'accrocher, un nouveau site, une nouvelle info, un nouveau mystère géo-politique expliqué à la lumière de la théorie du complot...

 

Et voilà, désormais, je peux le dire : je crois en "nous". Je fais partie de "ceux qui savent". Et peu importe si cette expression est tirée de Matrix ou de "l'invasion des profanateurs" ou de l'épisode X de la saison Y de Star-Trek… Je passe chacune de mes nuits à surfer sur la toile. J'ai besoin d'en savoir plus, j'ai besoin de comprendre. Mais oui ! Tout s'explique !

 

À ce stade, il faut que je commence à faire attention à moi. Je passe beaucoup de temps sur ces sites. Je vais finir par être repéré. Par qui ? À votre avis... Des nouveaux voisins viennent d'emménager, juste en face chez moi. Je ne les trouve pas clairs. Mais, alors, pas clairs du tout. L'autre soir, je les ai surpris à s'approcher trop près de ma porte ! Ils disaient qu'ils voulaient se présenter ; faire connaissance avec le voisinage. Pfft... Si ils pensent que je n'ai pas vu leur petit manège.

 

Y a des choses pas nettes qui se passent depuis quelques temps : des appels inconnus, des soi-disants agents d'EDF qui voudrait entrer chez moi pour « relever les compteurs », mon oeil ! L'autre jour, je marchais dans le parc au coin de chez moi, tranquillement, et là, un gars, passe devant moi en courant et je l'ai entendu me dire : « je sait qu'tu sais. ». je lui ai couru après, je l'ai attrapé par le col, et je lui ait dit : « 

 

- répète ce que tu viens dire !

- Mais monsieur, lâchez moi voyons.

- Répète ce que tu viens de dire ! Tu crois que tu me fais, que vous me faîtes peur !?

- ( enlevant ses écouteurs )Mais monsieur ! Vous devez faire une erreur, vraiment, je ne vous ai rien dit. Je faisais mon footing tranquillement… Lâchez-moi, voyons".

 

Ça venait de ses oreillettes. J'entendais en boucle :"On sait qu'tu sais. On sait qu'tu sais. On sait qu'tu sais." là, j'ai commençé à me faire menaçant, et je lui ai demandé : "c'est quoi ça !?" Il m'a répondu, prenant un air effrayé et faussement naïf "c'est de la musique".

 

Les passants aux alentours sont intervenus et ont pris sa défense, comme par hasard... Certains allant même jusqu'à dire que j'étais parano. n'importe quoi ! D'après leur dires j'ai confondu "je sais qu'tu sais"' avec les paroles d'une chanson anglo-saxonne : "sexy city". Mouais, je sais pas à qui ils voudraient faire croire ça. Mais bon, plus le poisson est gros...

 

Sur un de mes sites, j'ai lu un jour ce dicton : «Sur le chemin de la vérité, vous rencontrerez Dame solitude, perdue au milieu de la route. Elle sera dès lors votre seule compagne  ». C'est très exactement ce que je ressens en ce moment même.

 

L'autre soir, lors d'un dîner de famille, j'ai eu le malheur de me confier à mes proches. Leur réaction ? Ils se disaient inquiets pour moi. Ils me conseillaient de « consulter ». Ma propre famille, j'y crois pas, même eux ! Si ça s'trouve, « ils » ont réussi à les infiltrer pour me faire passer pour un fou. Pour discréditer mes recherches. C'est bien connu, quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. Mais ils ne m'auront pas !

 

Je ne sais pas si, comme ils disent, j'ai « pété les plombs », en tout cas, depuis ce soir-là, j'ai bel et bien coupé les ponts. Et j'ai continué mes recherches, seul. J'y ai découvert plein de choses horribles, sur ce qu'il se passe en ce moment même. Si vous saviez... Il faut que vous sachiez. Je ne peux pas vous en parler ici, devant tout le monde, mais c'est grave, très grave, très très grave. Nous devons agir ! Au plus vite.

 

Je sais maintenant que si « nous » ne faisons rien, « ils » ne vont pas tarder à prendre le contrôle définitivement. Je sais, et je sais qu'ils savent que je sais. Ils me l'ont fait savoir, tout comme ils m'ont fait savoir qu'ils sauront comment me faire taire. Mais si jamais ils finissaient par m'avoir, promettez-moi de continuer le combat contre « eux », au nom de la survie et de la liberté de notre espèce, au nom de « ceux qui savent ». Merci.

 

 

Procès-verbal 07123. Commissariat de Vierzon  : Cette nuit, à 4h08, nous avons ramassé un sdf de corpulence moyenne, affublé d'un masque des anonymous. Nous nous sommes approchés de lui pour nous assurer qu'il était bien en vie. C'est alors qu'il s'est réveillé en sursaut et qu'il a commencé à nous insulter et à nous menacer. L'homme était visiblement agressif et semblait souffrir de troubles de la personnalité paranoïaque. Nous avons essayé de le calmer, en vain. Constatant qu'il pouvait représenter une menace pour lui-même et pour d'éventuels passants. Nous l'avons donc immobilisé, menotté et emmené au poste de police. L'homme n'avait pas de papiers d'identité ni aucun autre indice susceptible de nous informer sur son identité. Nous n'avons pas réussi à lui enlever son masque. Il semblerait qu'il l'ait collé directement sur son visage avec de la colle extra forte. Nous sommes actuellement en train de l'interroger mais il ne veut rien dire; si ce n'est cette phrase semblant venir tout droit d'un thriller hollywoodien, qu'il répète en boucle : “Ce n'est que quand on a tout perdu qu'on est libre de faire ce que l'on veut.”

 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 15:21

 

 

 

LES DERNIERS BILLETS DE HK HEBERGÉS SUR MEDIATPART. 

 

NOUVEAU BILLET : Le prisonnier ( mon printemps en hiver )

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 11:05

 

 

LES DERNIERS BILLETS DE HK HEBERGÉS SUR MEDIATPART. 

 

NOUVEAU BILLET : LES BARONS DE LA RÉPUBLIQUE 

http://blogs.mediapart.fr/blog/hksaltimbank/160413/les-barons-de-la-republique

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 22:05

 

Retrouvez désormais le blog de Hk chez ces empêcheurs de fraudee en rond de Mediapart. Nouveau billet : "Maître Bobard, du haut de son perchoir"

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/hksaltimbank/030413/maitre-bobard-du-haut-de-son-perchoir

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 11:05

 

 

NOUVELLE DATE DES DÉSERTEURS : 

LUNDI 29 AVRIL - 19H45

centre musical Fleury-goutte d'or ( Paris )

 

 

Lundi 25 mars prochain, je serai donc sur la scène du centre musical Fleury-goutte d'or ( Paris ), pour y présenter "les déserteurs" : un specatacle reprenant quelques standards de la chanson française ré-orchestrées façon châabi ( musique populaire algérienne ). 

J'ai commencé à travailler sur ce spectacle, il y a quasiment un an. Nous avions joué la première, le 8 mai 2012 sur la scène du Grand Bleu à Lille. J'avais, à l'époque, posté un billet sur ce blog : 

L'AFFICHE ROUGE - LES DESERTEURS

 

Il y a quelques jours, je discutais avec un ami qui me demandait : "mais pourquoi ?". Il m'expliquait que ça roulait pour moi, qu'avec les saltimbanks, on venait de remplir la cigale deux soirs de suite, qu'on avait une belle tournée qui nous attendait au printemps, et cet été... Donc, "pourquoi ?", "Pourquoi ce nouveau projet ? pourquoi ce nouveau spectacle ?"

 Au moment où mon pote m'a posé cette question, je me suis souvenu qu'on m'avait posé très exactement la même question, il y a 4 ans au soir du premier concert d'HK et les saltimbanks. Je venais de jouer dans les pius gros festivals de France, et même d'Europe, avec le M.A.P; et je me retrouvais d'un coup dans une petite salle au nord de Paris, avec tout au plus une cinquantaine de personnes présentes ce soir-là. C'est drôle, mais ce soir-là, j'étais juste heureux de repartir de zéro.

Je sais que ça peut paraître paradoxal, quoiqu'on en dise, quand on commence dans la musique, on ne rêve que de ça : Voyager, faire voyager sa musique, le plus loin possible; avoir un public, le plus nombreux possible ; un public avec qui on se sentirait "sur la même longueur d'onde"... Et, une fois qu'on y est arrivé, on a cette folle idée de tout "recommencer"; de retrouver une petite salle, à moitié vide, de se surprendre, angoissé, à scruter la salle, caché derrière le rideau du fond de scène; en se disant, "ouf ! la salle est à moitié pleine !".

Je crois que ce qui me plait le plus dans le début d'une aventure artistique, c'est cette incertitude : la fébrilité que l'on peut ressentir avant de monter sur scène un soir de première. Oui, c'est ça qui est bon ! Et non, je ne suis pas maso ! Enfin, je ne crois pas, parce qu'au fond, le soir de cette première, on est comme ce comédien qui jubile à l'idée de jouer un nouveau rôle, d'incarner un nouveau personnage; ce comédien qui, d'une certaine manière, se refuse à l'idée de n'avoir "qu'une seule vie". Et peu importe qu'on soit, deux, dix, cinquante ou mille à partager cet instant unique.

Bien sûr, dans tout projet, fusse-t-il artistique, les notions de réussite ou d'échec finissent toujours par se poser. Comme une réalité qui finit toujours par nous rattrapper, amenant avec elle son lot de questionnements, de pressions et d'enjeux... 

Mais, au départ, il n'y a rien de tout ça. Il y a juste une idée qui, un jour, vous passe devant, l'air de rien, sans s'excuser, se retournant à peine. Vous ne savez pas pourquoi cette idée vous emballe, vous ne savez pas pourquoi, elle vous plait déjà follement. Alors, du bout des doigts vous caressez l'idée d'aller... au bout de cette idée. Et, avec un peu de chance, au bout de cette idée, là-bas, vous trouverez peut-être un bar, un théâtre, une scène, prête à vous accueillir pour un soir de première !

La musique, l'art en général, je le sens comme ça, comme un autant de coups de coeur, de coups de foudre, pour une idée, une envie, une chanson, une pensée, un mot, une utopie... 

À l'époque du premier concert d'Hk et les saltimbanks, j'étais juste heureux de pouvoir chanter des chansons comme "citoyen du monde", ou encore "ta récompense". Et, aujourd'hui, je suis juste heureux de pouvoir chanter la chanson des vieux amants, l'affiche rouge, ou encore le déserteur en version "châabbi". J'aime la chanson française ! j'aime Brel, Brassens, Ferré, Ferrat, Borisvian, et tou(te)s les autres. J'aime le châabi ! j'aime cette sonorité, ce rythme, ces chansons qui me renvoient à mon histoire, à celle de mes parents. J'aime l'idée de faire se rencontrer ces deux univers artistiques et culturels. J'aime les voir se parler, j'aime les voir s'accorder, j'aime les voir jouer ensemble. Continuant sur mon élan, enthousiaste, j'allais vous dire : "j'aime les voir s'embrasser", mais non !  jamais le premier soir ;-)  

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 16:53

 

Salut à toutes et tous,

 

Après une semaine de guerre à Gaza, et à l'heure d'une trêve fragile, je voulais vous faire part de mon engagement pour la Palestine. Je voudrais vous le dire avec des mots simples.

 

Ces mots, je voulais les partager avec vous autour de trois textes, dans lesquels je me reconnais pleinement :

 

1- Le premier de ces textes est une tribune parue ce jour dans le Monde, à laquelle j'ai apporté ma signature au nom du groupe Hk et les saltimbanks, aux côtés de personnalités telles que notamment : Pascal Boniface ; Rony Brauman; Manu Chao; Rokhaya Diallo; Gisèle Halimi ; Stéphane Hessel ; Edgar Morin;  Lilian Thuram; Zebda; Pierre Tartakowsky...

 

Cette tribune explique très clairement pourquoi, selon nous, la France doit soutenir la démarche de l'autorité auprès des nations unies visant à éléver la Palestine au statut d'Etat non membre de l'ONU : 

 

La tribune du Monde :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/11/22/la-france-doit-dire-oui-a-l-admission-de-la-palestine-a-l-onu_1794695_3232.html

 

 

2- Le second texte est un article des observacteurs que j'ai co-signé avec mes amis Madjid Messaoudene ( à qui l'on doit le titre : La Palestine, c'est maintenant ! ) et Nadir Dendoune. Ce texte a été rédigé principalement avant que la trève n'intervienne entre Israel et le Hamas. Dans cet article, nous nous élevons et nous nous indginons contre celles est ceux qui, en toutes circonstances, et sans aucune nuance, soutiennent l'action des gouvernements israéliens quelqu'ils soient, notamment lors de bombardement de populaitons civiles. Nous affirmons avec force qu'on ne doit jamais cautionner ni justifier toute atteinte à des populations civiles quelqu'elles soient ! Enfin, nous continuons obstinément à vouloir replacer ce conflit sous l'angle strict du droit international et des droits de l'homme. C'est ainsi qu'en conclusion, nous ré-affirmons là encore notre soutien à la démarche de l'autorité auprès des nations unies du 29 novembre prochain.

 

L'article des Observacteurs : La Palestine, c'est maintenant !

http://madjid.fr/?p=163

 

 

3- Le troisième de ces textes, est une mise au point signée par l'Union Juive Française pour la Paix. L'UJFP est une association de militants infatigables qui oeuvrent depuis de longues années pour une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens. Dans ce texte, l'UJFP aussi s'élève contre celles et ceux qui en toutes circonstances, et sans aucune nuance, soutiennent l'action des gouvernements israéliens quelqu'ils soient, notamment lors de bombardement de populaitons civiles.Ils s'élèvent contre le fait que ces personnes puisse se dire représentatives de la communauté juive de France dans son ensemble. Dans ce texte, j'aime notamment cette phrase :  "Notre judaïsme, humaniste et universaliste nous inculque plutôt le sens de la justice et de la solidarité avec les opprimés".

 

L'article de l'Union Juive Française pour la Paix :

http://www.ujfp.org/spip.php?article2479

 

 

Voilà ! Je sais que c'est un sujet Ô combien sensible en France. Sources de mythes, de tabous, et de passions en tout genre. On me demande souvent : "mais pourquoi la Palestine ?". "Pourquoi pas telle autre cause ou tel autre combat ?". Je ne crois pas que la question se pose comme ça. Il y a mille et un combats que l'on peut mener; souvent, au gré de nos voyages, de nos rencontres, de nos expérienceS, de notre sensiblité; on peut être touché par telle cause plutôt qu'une autre. À ce moment-là, les seules questions que l'on doit se poser sont : est-ce que cette cause est juste ? est-ce que ce combat est légitime ? est-ce qu'il mérite notre engagement ? 

 

J'ai rencontré, dans ma vie, des militants de la cause palestinienne palestiniens, français, anglais, italiens, américains, sud-africains, venant d'Asie ou encore d'Amréique du sud, africains, maghrébins, isréaliens, juifs et arabes... Des gens en qui je me suis reconnu; et qui ont renforcé ma conviction sur la portée universaliste de ce combat pour la reconaissance  d'un Etat palestinien, libre et souverain.

 

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 15:19

 

Salut à vous amis ! Il y a quelques jours, je rentrais du Quebec, en mode "peace & love". Je n'avais pas les cheveux longs, ni même la chemise à fleurs. Je n'avais pas fumé de Marijane, ni ingurgité toute autre substance chimique, mais j'avais cette drôle d'envie de dire bonjour à tout le monde, d'embrasser mon voisin, de sourire, de chanter…

Je voudrais vous parler de ces surprenants et attachants québécois !
J'ai été littéralement bluffé par ce pays et ceux qui y habitent. Je dis ce pays, mais plutôt devrais-je dire cette Région. Car même si De Gaulle y a prononcé le bien célèbre "Vive le Quebec libre !", cette Région grande comme trois fois la France n'est encore qu'une province du Canada.

Le temps d'une petite semaine au Québec, trois petits tours de chants et puis s'en va, je n'y ai peut-être vu que les bons côtés. Et c'est certainement bien trop peu pour pouvoir porter un jugement définitif. Mais, quand même, je crois qu' il y a des signes qui ne trompent pas.

Les gens là-bas, ont l'air heureux. C'est con à dire, mais ça se voit tellement sur leurs visages, ils sont bien et ils le disent tout aussi simplement, tous de la même manière, avec les même mots, presque en choeur "Ah ça oui, ici on est bien !"

Mais pourquoi sont-ils si "bien", pourquoi ont-ils l'air si heureux ? Apparemment, le pays n'est pas trop touché par la crise, donc c'est sûr que ça aide beaucoup. Et puis, je crois aussi, il y a la densité de population très faible. Quoi qu'on dise, je ne pense pas que les êtres humains soient faits pour être entassés les uns sur les autres comme dans nos mégalopoles, dans nos cités HLM ou encore dans nos métro aux heures de pointes.

J'ai surtout été impressionné par le fait que le Québécois, par définition, n'est pas pressé. Il est zen, tranquille, ouvert. C'en est presque étrange ! Et là, je ne parle pas des habitants de la campagne; mais bien des gens de la grande ville. On se promenait à Montréal avec un ami qui faisait office de guide, et face à nous, traversant la rue, une femme se met à courir pour ne pas attendre le feu rouge. Pour plaisanter, je dis à mon ami : "ah, une québécoise pressée, c'est rare !" Il se retourne alors, prend le temps de bien regarder la personne en question s'en allant au loin, et me répond, sûr de lui : " c'est une touriste".

Avec notre guide du jour, on a un peu échangé sur la situation politique et sociale du Québec, j'essayais presque jalousement de trouver la faille. C'est vrai qu'au Québec, ils ont notamment leurs problèmes entre francophones et anglophones. D'ailleurs Montréal semble littéralement séparé en deux parties : de chaque côté de la grande avenue, les quartiers Anglophones et les francophones. Ils ne se mélangent pas. C'est, selon moi, tout sauf un petit problème. Compliqué de construire quelque chose de sain sur ces bases. Il y a eu, ces trois derniers siècles : des guerres, des règlements de comptes, des trêves qui n'en étaient, des armistices mal digérées… Donc, à priori, le Québec c'est tout sauf le monde des bisounours. À ça, mon ami m'a répondu qu'en effet, il y a bien ce conflit historique entre anglophones et francophones, mais qu'aujourd'hui, si des divergences persistent, elles n'empêchent en rien le bien-vivre ensemble. Et, surtout : les québécois, sont, d'après lui, culturellement "non violents"; et très portés sur le débat démocratique : "on pose la question, on vote, on applique... jusqu'à la prochaine question. Par exemple, le dernier référendum sur l'indépendance du Québec, s'est soldé par un non à 51 %. et les indépendantiste ont sereinement accepté le vote. Regarde ! les gens n'ont pas l'air d'être bien ensemble ?".  Franchement, honnêtement, oui ! ils avaient l'air de pas trop mal se supporter.

Je continuais quand même, à chercher l'erreur. Je crois que je commençais à ressembler au mec de la pub qui ressasse tout le temps "je l'aurais un jour, je l'aurais". Cet homme, ancien professeur d'Université, me disait qu'à l'époque, ils organisaient des jumelages entre étudiants français et canadiens. Et que, après être venus étudier quelques temps au Québec, une très grande majorité des étudiants français ne rentraient plus en France. D'ailleurs, ne le répétez à personne, mais parmi la bande de saltimbanks, y en a une paire qui commençaient à s'imaginer venir "habiter ici" un jour...

La première fois où je suis venu à Paris, je me souviens que je voulais demander ma route à quelqu'un, et j'avais du mal à intercepter un passant. Les gens semblaient trop pressés pour s'arrêter. Ce qu'ils avaient à faire, devait certainement être trop important, trop urgent.

Les québécois et moi, on semble être d'accord sur un point : il n'y a rien de plus important, de plus urgent que des rapports humains simples et tranquilles :  Un échange, une info, l'idée de se dire qu'on fait partie du même bateau,  et qu'en ce sens, il est vital qu'on reste connectés les uns avec les autres; Et, si possible, pas que dans un monde "virtuel", derrière un écran et un clavier.

Ok, Je pars peut-être un peu loin, mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti. Alors, à votre tour, vous me direz peut-être : "il y a certainement une arnaque. Cette ouverture à l'autre, ce "positivisme" exacerbé doit certainement cacher une pathologie. Un genre de méthode coué : "je vais bien ,tout va bien". Des français expatriés depuis plus de dix ans m'ont dit qu'ils ont pensé à ça aussi; Qu'à leur arrivée, tout ce "cirque"  leur semblait trop beau pour être vrai, mais après toutes ces années, il n'ont toujours trouvé "le pot aux roses". Il semblerait bien que cet état soit naturel : les québécois seraient donc naturellement sympas, ouverts, dispos, tranquilles, zens, souriants… Énervants donc ;-) ça me rappelle cette chanson d'Eddy Mitchell "j'aime pas les gens heureux…"

Un soir au restaurant, on s'amusait à imiter l'accent québecquois et on demandait au serveur de nous imiter, nous français. Il a pris son air grave et a lâché dans un bon accent bien d'chez nous : "putain, fais chier !"

Fait véridique, croyez-moi, une petite heure après avoir atterri à Charles De Gaulle, je me retrouvais dans les couloirs du métro, et, un mec passe à côté de moi en grognant à voix haute " font chier bordel avec leur putain de couloir". Bon, le mec semblait avoir très mal au ventre, peut-être avait-il des circonstances atténuantes. Tout comme ce guichetier à la gare fulminant sur ses collègues " équipe de bras cassés"; Ou comme, le type juste en face de moi dans ce train, caché derrière son écran d'ordinateur : "Putain, je vais l'exploser contre le mur". J'espère qu'il ne parle pas de moi. Vraiment, j'ai horreur de faire des généralités, mais là, pour le coup, je n'invente rien, on se croirait presque dans un célèbre sketch des inconnus : Le contrôleur vient d'annoncer au micro que nous circulions avec un retard de 10 minutes : Et vlà que les insultes et autres gestes d'agacements ( pfft, rhaaa, etc… ) fusent de toutes parts. Et, preuve pleine de mauvaise foi : pas un seul "tabarnak" à l'horizon !

Alors, je ne sais pas quoi penser de tout ça. Je ne comprends pas pourquoi un tel fossé. Est-ce qu'on est vraiment si bien au Québec ? Est-ce qu'on va vraiment si mal en France ?

A Montréal et à Québec, j'ai bien essayé de mener mon enquête, j'ai interrogé une bonne dizaine de québécois en  leur demandant quel était "leur secret". Ils m'ont donné tout un tas de raisons plus farfelues les unes que les autres. La seule qui m'ait parue un tant soit peu plausible était celle-là :

" En fait, ici, comme chaque hiver, il peut faire jusque -30 degrés, donc, en quelques sorte, on hiberne. On ne sort plus de chez nous pendant un mois ou deux ou trois. Alors quand l'hiver prend fin, on est heureux de retrouver la civilisation. Tellement, qu'on a envie de parler à tout le monde. À son voisin; au passant dans la rue, en lui lançant un "hey ! salut !" tellement heureux de revoir le jour que même si on le voulait, on ne pourrait pas le cacher".

Je ne sais pas si je peux croire cette histoire d'hibernation, surtout que la personne en question avait l'air de se foutre un peu de moi en me racontant ça mais, naïf, j'ai trouvé cette explication plutôt convaincante. ça se tient.

Plus sérieusement, je me dis que dans cet Eldorado moderne nommé Québec, qui ne connait ni les trop fortes densités de population, ni la grande précarité, on est à l'abri de bien des maux de notre époque. Et donc ça aide forcément à être plus ouvert, plus confiant. Et puis, on court moins vite aussi, on a moins la tête dans le guidon : ça aide à la lever, la tête, à regarder un peu plus autour de nous; à avoir un peu plus de temps pour soi et pour les autres…

Cette naïveté, je me dis que c'est un vrai trésor, et il faut juste qu'ils la gardent précieusement aussi longtemps qu'ils le pourront. Tout comme nous devrions essayer de tout faire pour imaginer la retrouver un jour.

Personnellement, c'est un peu dans cet état d'esprit que l'année dernière, j'ai quitté mon Roubaix natal. Un soir d'automne, je me suis lassé du bruit de la grande métropole, du bitume qui m'avait élevé et que j'avais tant aimé. J'en ai eu marre de courir, peut-être. Je me suis enfui en quelque sorte. Certains diront que j'ai fini par déserter.

Bon, je ne suis pas allé me perdre en plein Larzac, non ! ( pas encore ;-) mais j'ai trouvé cette ville, de taille moyenne, au bord de la campagne, au bord de la rivière, pas trop loin du soleil. Un ptit coin pas encore trop chargé, où le temps passe un peu moins vite; où on respire un p'tit peu mieux, où on en profite un petit peu plus.

Alors, entre deux voyages, entre deux concerts, dans mon nouveau chez moi, avec ma petite famille, loin du tumulte et de la confusion, je peux dire qu'à ma façon, je suis heureux comme un québécois.

 

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 18:31

 

Le 16 juin dernier, à l'occasion d'un concert du groupe Hk et les saltimbanks, j'ai fait la rencontre de Cynthia et Marc, venus me parler de leur association "Keys Of Tulkarem".

Ils avaient en leur possession une clé dont ils m'ont raconté l'histoire : Elle leur a été remise lors de leur premier voyage à Tulkarem, en 2004, par Shareef, un ami palestinien. Cette clé, est celle de la maison que la famille de Shareef a dû quitter en 1948. L'histoire de Shareef, c'est l'histoire de tous ces réfugiés qui ont gardé précieusement la clé de leur ancienne maison, dans l'espoir d'ouvrir un jour la porte du retour. Une clé comme un symbôle; une clé en héritage, transmise aux enfants des enfants des enfants...

Sa clé, Shareef l'a léguée à ses ami(e)s suisses leur demandant de la montrer dans leur pays pour que les gens, en Europe, "prennent conscience de la situation des réfugiés palestiniens".

C'est ainsi qu'autour de l'histoire de cette clé, Shareef, Cynthia et Marc ont fait naître le projet :  "Keys Of Tulkarem" ( la clé, le projet, le contexte historique, la démarche... tout est vaiment très bien développé sur leur site :  http://www.tulkarem.org ).

Le jour de notre rencontre, nos amis suisses m'ont donc demandé si je voulais bien prendre une photo avec la clé, la montrer sur scène, et en dire un mot. Ils m'ont dit qu'ils devaient bientôt voir Stéphane Hessel à qui ils demanderaient aussi d'immortaliser cette clé

Armés de leur caméra, ils m'ont ensuite demandé si je n'avais pas un message à faire passer à Monsieur Hessel. Ça tombait bien : je voulais savoir si il avait eu l'occasion d'entendre notre chanson Indignez-vous, écrite suite à notre première rencontre ( voir sur ce blog l'article " le vieux monsieur " ) ; et, si il avait pu voir le magnifique clip de cette chanson en langue des signes ( réalisé par l'association "des Yeux Pour entendre" : http://www.yeuxpe.fr ).

 

Quelques jours à peine après notre rencontre, Cynthia et Marc revenaient vers nous, en nous envoyant cette belle réponse du Grand Monsieur, que je suis heureux de partager avec vous. Je les remercie chaleureusement, pour avoir permis cet échange ( par caméra interposée ;-).
 

 

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